Hausse des primes, on nous mène en bateau. Deux propositions pour l’assurance maladie.

  • 16. septembre 2015
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Comme par hasard, un an après la votation sur la caisse publique, les primes d’assurance-maladie explosent à nouveau. En effet, l’an prochain, celles-ci augmenteront en moyenne de 4 à 6%, et les jeunes seront encore plus lourdement touchés. Tout ça ne tient bien sûr pas du hasard ; les caisses maladies privées nous mènent en bateau chaque année de votation sur un objet les touchant directement en évitant des augmentations de primes trop importantes. Parallèlement, elles mènent campagne à coup de millions pour défendre cette soi-disant concurrence qui leur permet de s’enrichir sur le dos des assuré-e-s.

Et hop, dès que le peuple a rendu son verdict, les primes explosent à nouveau. Jusqu’à quand accepterons-nous de nous faire mener ainsi en bateau ?

Deux propositions

Le parti socialiste propose que les coûts engendrés par les primes d’assurance-maladie ne dépassent pas 10% du budget des ménages. Cette bouffée d’air pour les ménages à revenus modestes doit permettre de protéger durablement les assuré-e-s qui n’arrivent plus à payer leurs primes.

Deuxième proposition, modifier la loi fédérale sur l’assurance-maladie (LAMal) de façon à ce que les enfants soient exonérés du paiement des primes d’assurance-maladie.

Concrètement, les enfants de moins de 18 ans sont assurés gratuitement. Les jeunes adultes de moins de 25 ans paient une prime adulte réduite. Cette mesure coûterait environ un milliard de francs. Les pistes de financement sont développées plus bas.

Le Conseil national et le Conseil des Etats se sont prononcés il y a déjà deux ans en faveur de primes d’assurance maladie gratuite pour les enfants. Mais aucun projet concret n’a été élaboré en raison du coût financier de la mesure.

Comment financer ces mesures ? Plusieurs solutions sont possibles. En voici deux.

Réduction du budget de l’armée

La première est celle de diminuer une charge ailleurs dans le budget pour financer cette proposition. C’est-à-dire faire des choix politiques. Et là, pour moi, il est clair que c’est dans le budget de l’armée qu’on trouvera le financement. Le budget de notre défense nationale est de 4,6 milliards de francs par année. Or, aujourd’hui, les menaces ne sont plus du tout les mêmes qu’il y a quelques décennies. Cyber-terrorisme, attentat terroriste, telles sont les nouvelles menaces. Aujourd’hui, une armée doit être à la pointe de la technologie ; elle doit être composée d’hommes et de femmes extrêmement bien formé-e-s. L’effectif doit en outre être fortement réduit ; environ 10’000 engagé-e-s devraient suffire.

Terminé l’armée à papa et grand-papa où l’on boit des coups de blanc à longueur de cours de répétition. Finis les bataillons de fusiliers, de lance-mine, de chars Léopard. Rangées les boîtes de singe et autres gamelles mal nettoyées.

Avec une vraie réforme de l’armée et de ses missions, on peut baisser le budget d’au moins 2 milliards. Rien que cette économie permet largement de financer les primes d’assurance maladie gratuite pour les enfants.

Taxe sur les transactions financières

La deuxième, c’est l’introduction d’une taxe sur les transactions financières. Toute l’Europe en parle. La fameuse taxe Tobin, proposée par James Tobin, prix Nobel d’économie. Pourquoi devrions-nous payer des impôts sur notre revenu, notre fortune, nos achats via la TVA, notre propriété, le bénéfice de notre entreprise, alors que celles et ceux qui multiplient les transactions financières à la bourse ne paient pas un centime sur ces dernières ? Cette taxe permettrait également de réduire la spéculation inutile et stabiliser le marché financier.

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